Estonie : l’état plateforme. Un modèle à suivre ?

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Estonie : l’état plateforme. Un modèle à suivre ?

Classée société digitale la plus avancée au monde par le magazine Wired, l’Estonie a pris une avance considérable, dès les années 1990, et peut être une précieuse source d’enseignement à bien des égards, notamment de gouvernance au service des innovations.

HISTORIQUE

Accédant à l'indépendance en 1991, l'Estonie était face au défi de la reconstruction d'une administration à partir de rien et à moindre coût. Elle décide alors de la fonder au maximum sur l'informatisation. L'arrivée d'Internet à la fin de la décennie va accélérer les choses. Elle lance un vaste plan d'éducation au numérique dans tout le pays. La création de la plateforme d’Etat a démarré en 2000 avec la carte d’identité équipée d’une puce électronique et la déclaration d’impôt en ligne, puis en 2002 avec la mise en place de la signature électronique, l’e-gouvernement et les démarches d’Etat civil sur internet. Les services numériques de l’État se sont par la suite étendus : transports, banque, santé, éducation… Le vote électronique a été mis en place en 2005, l'ordonnance numérique en 2006.

TROIS PILIERS

- Réduction de la fracture numérique tant sur le plan technique (infrastructures réseaux) que social (politiques d’éducation et de formation) ;
- Mise en place d’une identité numérique permettant l’accès aux e-services publics comme privés, combinant carte d’identité électronique et numéro d’identification unique obligatoires ;
- Lancement du X-Road en 2000 qui constitue la colonne vertébrale du e-gouvernement. Un système d’échange d’informations sécurisé connectant institutions et entreprises et organisant leur interopérabilité sous le contrôle de l’Autorité des systèmes d’information estonienne.

L'ETAT PLATEFORME

- L'Estonie a réinventé la notion même d’Etat, pensé comme une plateforme de services qui met le citoyen au centre. La présidente estonienne insiste sur « le risque d’obsolescence des Etats » : l’Etat lui-même sera ubérisé s’il n’entreprend pas sa propre transformation digitale.
- L'accès à Internet considéré comme un droit fondamental, inscrit dans la constitution.
- Plans massifs de formation des habitants, notamment des plus âgés, pour apprendre le maniement d’un ordinateur et les règles de base de la sécurité.
- Test and learn : s’ils créent un service que les gens n'utilisent pas, ils l’abandonnent

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Edouard Fillias