E-administration : la France relativement à la traîne
L’e-administration est une attente forte des français. C’est la promesse d’une meilleure administration, c’est-à-dire plus simple, moins couteuse et plus disponible. Si le gouvernement s’est engagé avec force sur ce sujet, les résultats tardent à venir quant à l’essentiel : un accès de tous à internet, sur tout le territoire, permettant l’accès aux service publics en ligne. Un fort sentiment d’exclusion découle du décalage entre la volonté affichée et la réalité d’une déconnexion défaillante.
Si l’e-administration est une opportunité incontestable d’améliorer la qualité du service public, elle ne saurait être une fin en soi. La création d’interfaces ne suffit pas à créer la confiance, encore faut-il qu’elles soient adaptées aux utilisateurs et qu’on en fasse une pédagogie suffisante. Sur ce point, notre constat est critique. L’administration peine à rassembler ses initiatives et à instaurer une culture centrée sur l’administré. Trop d’investissements sont dispersés sur des directions et projets variés, sans cohérence. C’est l’expression d’une agitation plus que d’une volonté politique.
Par ailleurs, le mythe du zéro humain nous semble particulièrement funeste. Pour chaque démarche administrative, il doit être possible de recourir à un interlocuteur humain si nécessaire. Et pour comprendre et accéder à ces services, une pédagogie de proximité est vitale. La juste échelle de l’e-administration est la plus grande proximité. C’est un projet du « dernière mètre ». En ce sens, les communes, les territoires, doivent être placées en première ligne de l’équipement et de la pédagogie.
Par ailleurs, la question de la sécurité des données mobilisées par l’e-administration est, à notre sens, insuffisamment posée par le gouvernement. Elle est pourtant cruciale pour notre indépendance nationale. Le « nuage » informatique, ou est stockée notre donnée vitale, doit être hors de portée de toute atteinte étrangère, ce qui n’est pas le cas. Plus inquiétant, le sujet est insuffisamment considéré.
La question centrale posée est celle de la confiance entre gouvernants et gouvernés : l’e-administration doit renforcer ce lien et non le distendre. Un Etat qui ne réussira pas à utiliser correctement les nouvelles technologies – qui sont une exigence des Français – ne pourra plus que difficilement gouverner.
Découvrez notre veille complète sur l’e-administration : Accès à la veille